L’album souvenir de Paris

- Mis à jour : 27 juin 2017 , par Jean-Benoit RICHARD

La Marche des Fiertés LGBT qui s’est déroulée le 24 juin 2017 à Paris a revendiqué l’accès à la procréation médicalement assistée pour toutes les femmes sans exception.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées samedi 24 juin sur la place de la Concorde, à Paris, pour participer à la Marche des Fiertés LGBT.

Cette année, la Marche a fêté ses 40 ans et a mis un accent particulier sur la procréation médicalement assistée. Le mot d’ordre figurant sur la banderole de tête proclamait « PMA pour toutes, sans condition, sans restrition, c’est maintenant ». « Il y a urgence à légiférer sur le sujet » a expliqué Clémence Zamora-Cruz, la porte-parole de l’Interassociative Lesbienne, Gay, Bi, Trans, organisatrice de l’événement. « Au cours du quinquennat Hollande on a passé 5 ans avec des reculades et des renoncements. Il y a urgence car il y a des personnes qui doivent suivre un parcours du combattant, qui subissent des ruptures de suivi médical. C’est un problème de santé publique, et aussi une question de justice sociale car certains peuvent se permettre d’aller à l’étranger, et d’autres ne peuvent pas le faire ».

De nombreuses personnalités politiques ont pris place dans le carré de tête pour exprimer leur soutient à cette revendication. Aux côtés des représentants des associations composantes de l’Inter-LGBT se pressaient Anne Hidalgo, la maire de Paris, la sénatrice Ester Benbassa, Jack Lang, ancien ministre et habitué de la Gay Pride, Benoît Hamon candidat du PS à la dernière élection présidentielle, Jean-Luc Roméro-Michel, conseiller régional Ile-de-France, ainsi que plusieurs élus locaux parisiens.

Les secrétaires d’Etat Marlène Schiappa et Mounir Mahjoubi étaient présent également place de la Concorde. Mais plutôt que se joindre au carré de tête, ils ont choisi de défiler au sein la délégation LGBT En Marche.

La présence de ce groupe de soutien à la nouvelle majorité présidentielle n’a pas plu à tout le monde. Des militants radicaux ont tenté d’entraver l’avancement du cortège LGBT En Marche en se couchant devant leur banderole. Dans un tract distribué dans la foule, ces militants expliquent que la présence d’un cortège de soutien à la majorité présidentielle est « une honte ». Ils se demandent « quelles raisons ont au juste les LGBT En Marche de manifester leur fierté ? » alors que des ministres LGBT-phobes sont au gouvernement, et que ce dernier « renforce les violences institutionnelles à l’égard des migrant-es ». Des CRS sont intervenus pour séparer les deux groupes et débloquer la progression de la manifestation, un temps interrompue.

Au départ de la place de la Concorde, le cortège composé d’une quarantaine de chars et de près d’une centaine de délégations, a emprunté un itinéraire inédit pour rejoindre la place de la République. Les marcheurs sont passés par la rue de Rivoli, le boulevard de Sébastopol et le boulevard Saint-Martin. Comme l’an dernier de très importantes mesures de sécurité ont été mises en place par les autorités. Chaque rue perpendiculaire au cortège était barrée par un poids lourd, et les sacs des participants ont été fouillés.

A l’arrivée sur la place de la République, un podium musical a accueilli les marcheurs. Des DJs se sont succédés jusqu’à 22h environ pour animer la fin de l’après-midi. Un hommage très touchant a été rendu aux victimes des persécutions en Tchétchénie. Une photo de militants brandissant des panneaux avec le hashtag #STOPLGBTPERSECUTION devant la foule massée au pied de la scène formant un coeur avec ses doigts a été prise pour diffuser un message de tolérance sur les réseaux sociaux.


 
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