Sida Grande Cause Nationale 2005 : le bilan

- Mis à jour : 24 novembre 2005 , par Jean-Benoit RICHARD

Au début de 2005, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a déclaré le sida grande cause nationale. Tout au long de l’année, Jean-Luc Roméro, président d’Elus locaux contre le sida, a assuré la présidence du collectif qui a coordonné les événements organisés dans ce cadre. GayPride.fr lui a demandé ce qu’il retiendra de cette année de mobilisation.

GayPride.fr - Quel bilan tirez-vous de cette année 2005, au cours de laquelle le sida a été déclaré Grande Cause Nationale ? et quelles perspectives se dessinent pour l’avenir ?

Jean-Luc Romero - En me battant pour faire du sida la grande cause nationale 2005, je savais très bien que cela ne pouvait constituer une mesure miracle : en effet, le label « grande cause nationale » ne fait qu’offrir des facilités d’accès aux médias publics, ce qui en soit est vraiment très intéressant face au désintérêt suicidaire de nombre de concitoyens dans la lutte contre le sida. Rappelons tout de même la réalité épidémiologie : plus de 6.000 personnes sont contaminées chaque année et 1 homosexuel sur 10 est séropositif...

En cette fin d’année « Sida grande cause nationale », le bilan est contrasté. D’un côté, nous avons fait un grand travail d’information ; douze thèmes ont été développés tout au long de l’année et certains ont eu des très bons retours comme le dépistage, la recherche, les discriminations... Je suis notamment particulièrement heureux que les organisateurs des Gay Pride se soient mobilisés avec force au mois de juin sur la thématique « Homosexualité et sida ». Les gays ne doivent pas baisser la garde, n’oublions pas que nous avons payé un lourd tribut à ce virus ! La campagne de communication du collectif sur le thème de la solidarité avec les personnes touchées aura permis, je l’espère, de faire évoluer les mentalités. D’un autre côté je suis déçu par certains aspects : la faible mobilisation d’ampleur des médias généralistes, l’absence de réel investissement du gouvernement pour progresser sur des dossiers de fond.

Plus généralement, cette année « Sida grande cause nationale » doit constituer un élan pour l’avenir, nous devons approfondir les contacts que nous avons eus avec les pouvoirs publics, nous interroger sur les nouveaux défis de la lutte contre le sida, innover dans ce combat pour la vie. Avec force, nous nous battrons pour que le sida reste une priorité de santé publique !


 
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